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Aug 22, 2023

La junte rallie ses partisans au Niger alors que la date limite pour réintégrer le président est passée

Les dirigeants d'un coup d'État au Niger ont rassemblé dimanche des milliers de partisans à Niamey, alors qu'ils atteignaient une date limite pour réintégrer le président élu sous peine d'intervention militaire d'une force régionale.

Émis le : 08/06/2023 - 13:59Modifié : 08/06/2023 - 19:08

Près de 30 000 personnes ont assisté dimanche à un rassemblement de soutien à la junte dans la capitale, selon l'agence de presse française AFP.

Le général Mohamed Toumba, l'un des dirigeants du conseil militaire qui a pris le pouvoir il y a dix jours, a déclaré à la foule que des forces obscures "préparaient la subversion" contre "la marche en avant du Niger".

"Nous sommes conscients de leur plan machiavélique", a-t-il déclaré.

La Cedeao a donné une semaine aux militaires putschistes au Niger pour libérer le président Mohamed Bazoum de sa résidence, où le détiennent des membres de la garde présidentielle depuis le 26 juillet.

Ce délai a expiré dimanche.

Le bloc ouest-africain n’a pas encore annoncé quelle sera sa prochaine action, mais certains pays l’ont exhorté à ne pas recourir à la force et à privilégier des moyens pacifiques.

Au Nigeria, pays qui préside actuellement la Cedeao, le Sénat a exhorté le président à explorer d'autres options.

Les États membres ont consulté leurs législateurs ce week-end sur le plan d'intervention d'urgence du bloc. La décision finale sera prise par consensus entre tous les membres du groupe.

L'Algérie et le Tchad, qui ne font pas partie de la Cedeao mais partagent des frontières avec le Niger, ont tous deux déclaré qu'ils ne participeraient à aucune opération militaire.

"Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire", a déclaré samedi soir le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans une interview télévisée, ajoutant qu'une telle action constituerait "une menace directe pour l'Algérie".

Pendant ce temps, le Mali et le Burkina Faso, qui sont tous deux dirigés par des juntes installées à la suite de récents coups d'État, ont déclaré qu'une intervention serait également une « déclaration de guerre » contre eux.

La junte, qui a déclaré le général Abdourahmane Tchiani nouveau chef de l'Etat, s'est engagée à ne pas céder aux pressions extérieures.

La veille de la date limite, des centaines de personnes ont rejoint les forces de sécurité pour monter la garde dans les rues de la ville, vérifiant les voitures à la recherche d'armes et d'espions potentiels, après que la junte a exhorté le public à faire attention aux signes d'intervention étrangère.

Une centaine de personnes ont dressé un piquet de grève près d'une base aérienne à Niamey et se sont engagées à offrir une résistance non violente pour soutenir la nouvelle administration militaire si nécessaire.

Pendant ce temps, l'Italie, l'un des nombreux pays occidentaux ayant des forces stationnées au Niger, a déclaré dimanche qu'elle avait réduit ses effectifs pour faire de la place dans sa base militaire aux civils qui pourraient avoir besoin de protection.

L'incertitude risque d'aggraver la vie quotidienne dans l'un des pays les plus pauvres du monde, où vivent environ 25 millions d'habitants.

Les prix des denrées alimentaires montent en flèche après que la Cedeao a imposé des sanctions économiques et de voyage à la suite du coup d'État.

Le Nigeria, qui fournit jusqu'à 90 pour cent de l'électricité du Niger, a coupé une partie de son approvisionnement.

Les groupes humanitaires au Niger ont mis en garde contre les « effets dévastateurs » sur la vie de plus de 4,4 millions de personnes ayant besoin d'aide.

(avec fils de presse)

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